Le 13/02/16
Après 15h de navigation en partie de nuit, nous sommes arrivés en Martinique. Nous sommes restés 3 nuits au mouillage à Sainte-Anne. Laurent en a profité pour bricoler. Etant donné que le voyant d’alarme batterie au poste de pilotage clignotait à nouveau, il a dû ré-intervenir sur l’alternateur. Ensuite après une nuit ventée, le chariot de têtière est sorti de son rail car les deux patins de friction latéraux s’étaient décollés et malheureusement tombés à l’eau. Il fallait donc remplacer ces pièces. Enfin, l’annexe nous inquiétait beaucoup. A chaque utilisation, elle prenait davantage l’eau malgré les recollages successifs entre la partie rigide et les boudins. Nous ne pouvions plus la laisser plus de 2H dans l’eau sans la retrouver avec 10 cm d’eau au fond. Jusqu’au jour où lors d’un aller-retour entre Sainte-Anne et le Marin, laurent a carrément failli faire naufrage ! Le fond de l’annexe s’était largement décollé et elle se remplissait d’eau malgré un écopage énergique. Il a pu tout de même rejoindre Vaga de justesse. Nous n’avions plus le choix, nous devions la changer et vite car sans annexe, impossible de se rendre à terre sauf à la nage ! Après avoir fait plusieurs ships au Marin, notre choix s’est porté sur une Highfield à coque alu. Depuis c’est le bonheur ! Plus besoin d’écoper, nous sommes afin à sec.
Nous avons quitté Sainte-Anne pour rejoindre les Anses d’Arlet. J’étais très émue de retourner à Grande Anse car c’est bien ici que notre projet de partir pour un tour de l’Atlantique avait commencé. En effet, il y a quelques années, lors d’un voyage en Martinique, une bière à la main et les pieds dans le sable, nous envions déjà les bateaux au mouillage dans cette baie et nous rêvions qu’un jour ce serait notre tour. La baie est restée aussi jolie que dans mes souvenirs même si elle a perdu un peu de son côté sauvage à cause de nouvelles infrastructures touristiques.
Après Grande Anse, nous avons fait une escale dans la baie de Fort-de-France pour assister aux deux derniers jours du carnaval qui est la plus grande manifestation populaire de l’île. Introduit au XVII siècle par les colons européens, le carnaval est devenu ensuite pour les esclaves un exutoire qui profitaient du bal masqué pour se moquer de leur maître et revendiquer leurs droits. Il faudra attendre l’abolition de l’esclavage pour voir apparaitre des défilés de rues. Le carnaval dure 5 jours. Il commence par la sortie de Vaval, le roi du carnaval, représenté par un mannequin de 3 à 4 mètres de haut, fait de paille, papier et tissu. Puis les 2 jours suivants, il se poursuit par les défilés traditionnels avec les chars fleuris. Vient ensuite le jour des diables rouges (Mass à kon’n) où tout le monde est habillé en rouge et noir. Et enfin, le dernier jour fête le décès de Vaval qui est brulé. Ses sujets ont donc revêtu les couleurs de deuil, le noir et le blanc. Les défilés étaient magnifiques. Nous avons vu déferler des nués de chars et des danseuses pailletées accompagnées par des orchestres qui battaient le rythme.
Notre dernière escale fut à Saint-pierre qui fut la capitale économique de la Martinique mais qui a connu un destin tragique en raison de l’éruption de la montagne pelée en 1902. La ville fut dévastée en quelques secondes par l’onde de choc. 28 000 habitants périrent asphyxiés ou carbonisés et la ville de Saint-Pierre fut enfouie sous les cendres. Cette catastrophe a permis à Fort-de-France, sa rivale de toujours, de prendre l’avantage et de s’imposer tout naturellement comme nouvelle capitale de la Martinique. La ville s’est reconstruite petit à petit autour des ruines de son prestigieux passé et fait aujourd’hui de nouveau parler d’elle. Nous devions y passer une seule nuit avant de rejoindre la Dominique mais nous avons trouvé l’endroit tellement attachant que nous avons prolongé notre séjour. Nous y avons fait de belles rencontres chez Willy qui tient le réservoir, un petit troquet en bord de plage. Le soir venu, s’y retrouvent locaux, plaisanciers et touristes pour y partager un planteur ou un ti’ punch. La bouteille de rhum tourne sur les tables pendant que Willy discute avec ses clients. Nous y sommes allés deux soirs d’affilés. Le premier soir pour découvrir l’endroit et boire l’apéro. Le second soir pour y manger car Willy voulait nous préparer sa spécialité, du poisson mariné au lait de coco et aux cacahouètes. Waouh ! C’était excellent !
Nous sommes partis de la Martinique pour rejoindre la Dominique. Au passage nous avons fait une petit halte à l’anse Couleuvre située au nord de la Martinique. C’est une magnifique plage de sable noir mais j’en garde un mauvais souvenir pour y avoir croisé y a quelques années une mygale!
Superbes photos et récit intéressant !
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Magnifique votre voyage !
Comment peut on se contacter ?
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